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UNE ALLEE DU LUXEMBOURG, par Gérard de Nerval / Timothy Adès


LE POST POETIQUE DOMINICAL DE TIMOTHY ADES


 

 

 

 

Un joli petit poème du jeune Nerval :

UNE ALLÉE DU LUXEMBOURG (1832) extrait du recueil Odelettes (1853).


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Paris, jardin du Luxembourg", par Daniel Hernandez Morillo (1856-1932)

 

 

 

 

 Au Square de la Tour Saint Jacques à Paris, se trouve une stèle commémorative érigée pour le 100e anniversaire de la mort de Nerval, avec un beau médaillon en bronze du poète, réalisé par Jehan du Seigneur (1808-1866) en 1851, sur lequel est indiqué son vrai nom Gérard Labrunie. …Finie, sa jeunesse !

 

 T.A

 

 

 

Une Allée du Luxembourg

 

Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau :

À la main une fleur qui brille,

À la bouche un refrain nouveau.

 

C’est peut-être la seule au monde

Dont le cœur au mien répondrait,

Qui venant dans ma nuit profonde

D’un seul regard l’éclaircirait !

 

Mais non, – ma jeunesse est finie...

Adieu, doux rayon qui m’as lui, –

Parfum, jeune fille, harmonie...

Le bonheur passait, – il a fui !

 

 

 

Une allée du Luxembourg mis en musique par Ivann

(Colombier des Arts de Planoiseau le 18/11/2017) :

https://www.youtube.com/watch?v=eZTV62LuYow

 

 

In the Luxembourg Gardens

 

She passed by, she was young,

Lithe as bird on the wing,

In her hand a bright flower,

On her lips a new song.

 

Could her heart, of all hearts,

Give my heart a response ?

Could she lighten my dark

With the fire of her glance ?

 

But no, my youth is finished...

Farewell, sweet ray that shone,

Girl, music, perfume, vanished :

Happiness, passing, gone !

 

 Copyright © Timothy Adès


Et voici une (autre) belle traduction, anonyme, en italien...

 

E’ passata la gaia ragazza,

svelta e vispa come un fringuello:

con in mano una rosa di guazza,

ed in bocca un suo fresco stornello.

 

Ella è forse la sola nel mondo

che darebbe il suo cuore al mio cuore:

e che il buio in cui vivo, profondo,

con un bacio farebbe splendore.

 

Ma la mia giovinezza è già via…

Ti saluto, miraggio fugace!

Oh! Profumo, fanciulla, armonia,

non son più che un ricordo mendace.

 

"Une allée du jardin du Luxembourg", par Vincent Van Gogh, 1886 (Francine Clark Art Institute, Williamstown, MA, USA)


Timothy Adès est un poète traducteur britannique, spécialiste de la versification, des rimes et des mètres, en français, espagnol, allemand et grec. Fin connaisseur, entre autres, de Victor Hugo, Robert Desnos, Jean Cassou, Guillaume Apollinaire, Georges Pérec, Gérard de Nerval, Louise Labé, également de Federico García Lorca, Alberto Arvelo Torrealba, Alfonso Reyes, de Bertold Brecht, Hermann Hesse, Heinrich Heine et d'Angelos Sikelianos.

Il a réécrit les Sonnets de Shakespeare en évitant la lettre e et a écrit une longue poésie n’utilisant aucune voyelle, sauf le e.

"Ambassadeur" de la culture et de la littérature française, il est le premier à avoir traduit les "Chantefables"  et les "Rrose Sélavy" de Robert Desnos en anglais.

Lauréat  entre autres des Prix John Dryden et TLS Premio Valle-Inclán.

Membre de la Royal Society of Literature, administrateur de la revue "Agenda Poetry" (fondée en 1959 par Ezra Pound et William Cookson) et membre de son comité de rédaction.

Timothy Adès est membre du conseil scientifique du PRé, co-animateur de la rubrique "Tutti Frutti " (chroniques et rendez-vous culturels, poétiques, éco-gastrosophiques, pour « cueillir le jour » au sens du fameux carpe diem emprunté au poète latin Horace. Au gré des envies et des propositions des uns et des autres. Publiés généralement le week-end).

Derniers ouvrages parus : " Alfonso Reyes, Miracle of Mexico " (Shearsman Books, 2019). Bilingual Spanish/English, "Robert Desnos, Surrealist, Lover, Resistant " (Arc Publications, 2017) : 527 pages, bilingual text, les poèmes de Desnos avec les versions de Timothy Adès.

 

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