Télécharger
Liberté et égalité pour demain, en partant de Bakounine et Tocqueville
Par Philippe Corcuff, enseignant-chercheur, maître de conf à l'IEP de Lyon
18-01-2018

Extraits d’une récente conférence mettant en tension un anarchisme social (Bakounine) et un libéralisme politique classique (Tocqueville) dans l’approche du couple liberté/égalité, afin de contribuer à repenser les repères actuels de la gauche : pour commencer l’année avec des questions de fond.
Liberté et égalité pour demain.pdf
Document Adobe Acrobat 566.1 KB

Télécharger
La définition de la laïcité par Catherine Kintzler
Entretien REVUE DES DEUX MONDES
Catherine Kintzler : « la laïcité a produit plus de libertés que ne l’a fait aucune religion investie du pouvoir politique »
Qu'est-ce que la laïcité ? Agrégée de philosophie, Catherine Kintzler partage sa définition d'un principe dont les contours ne cessent de susciter le débat.
Par Laurent Ottavi, 15 janvier 2018
Qu'est-ce que la laïcité Catherine Kintz
Document Adobe Acrobat 439.3 KB

Télécharger
Edgar Morin : « Le bouillonnement d’initiatives est ma raison d’espérer »
ALTERNATIVES ECONOMIQUES
20/10/2017

En amont de la deuxième édition des Journées de l’économie autrement organisées à Dijon les 24 et 25 novembre par Alternatives Economiques, nous nous sommes entretenus avec Edgar Morin, sociologue, historien et penseur de la complexité. Edgar Morin, 96 ans, et ancien résistant, appelle aujourd’hui à résister aux forces destructrices qui menacent notre planète, en s’appuyant sur les forces positives à l’œuvre chez les porteurs d’initiatives et d’expériences locales.
Entretien Edgar Morin ALTERNATIVES ECONO
Document Adobe Acrobat 362.4 KB

Télécharger
Guide politique de vigilance anti-essentialiste Contribution à la critique du national-étatisme montant et d’autres dogmatismes dans la gauche radicale et les mouvements sociaux critiques
Par Philippe Corcuff*
28-06-2016
Un impensé essentialiste (renvoyant à des « essences ») travaille nombre de débats, internes et/ou externes, dans lesquels sont engagés la gauche radicale et les mouvements sociaux critiques. L’essentialisme consiste en une tendance non consciente, largement inscrite dans les usages ordinaires du langage, qui mène à des formes de dogmatisme et de manichéisme. Le national-étatisme (dont Frédéric Lordon apparaît comme le théoricien le plus systématique dans son livre Imperium, 2015), montant dans la gauche radicale, est un des pourvoyeurs les plus dynamiques de mots-essences dans l’espace public.
Par Philippe Corcuff, maître de conférence de science politique à l’IEP de Lyon et membre du laboratoire de sociologie CERLIS (Université Paris Descartes/CNRS) – Dernier ouvrage paru : Pour une spiritualité sans dieux (Ed Textuel, 2016).

*Philippe Corcuff est un (libre) ami du PRé.
les possibles P Corcuff.pdf
Document Adobe Acrobat 167.1 KB

Télécharger
LA RENCONTRE HULOT-VÉDRINE, L’ÉCOLOGIE À DEUX VOIX
DÉBATS DE L’OBS
Accords et désaccords sur l’écologie
L’OBS, édition du 12 au 18 mai 2016
L’ÉCOLOGIE À DEUX VOIXdocx.pdf
Document Adobe Acrobat 811.8 KB

 

 

Illustrations : Kimi Kimoki

 


Revue Raison publique

 

Care, capabilités, catastrophe

 

Par Solange Chavel, Sandra Laugier

23-11-2015

 

https://raison-publique.fr/article765.html

 

Les grands désastres collectifs récents (guerres, catastrophes naturelles, environnementales et technico-industrielles) et leurs conséquences en termes d’atteinte à la santé des individus et des populations suscitent des interrogations éthiques radicales : quels possibles restent ouverts aux êtres humains dans ces situations de vulnérabilité extrême ? Comment appréhender ces processus qui conduisent à la perte de formes de vie ? Que peuvent-ils nous apprendre de ces formes de vie, que nous tenons d’ordinaire pour acquises ?

 

Ces désastres, parce qu’ils font entrer dans le questionnement éthique au sujet de situations-limite semblent signifier que nos outils conceptuels habituels sont insuffisants : la notion de risque, telle qu’elle s’est développée dans les dernières décennies, est-elle encore appropriée à des situations où il n’est ni calculable, ni maîtrisable, et où l’idée de prévention est déjà obsolète ?

 

De fait, depuis l’ouvrage d’Ulrich Beck, La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité (1986) la notion de risque est devenue un concept central des sciences sociales, mais a été également mise en cause de façon essentielle : caractéristique pertinente des sociétés contemporaines, qui ont appris à l’intégrer, ou euphémisation de dommages déjà subis ou de menaces bien réelles ; moyen commode de gérer les externalités du progrès et de ne pas prendre la mesure des défis sanitaires, environnementaux, économiques et humains ; réduction de la vulnérabilité humaine au calcul et au management ?

 

Les situations de désastre qui ont marqué la dernière décennie ont en tout cas bien montré les limites de ce concept et ont mis en évidence l’intérêt d’autres ressources pour penser et prendre en compte les besoins de l’humain vulnérable : l’idée de care (Gilligan, Tronto) et celle des capabilités (Sen, Nussbaum), concepts que Raison Publique a largement contribué à faire découvrir et à problématiser de façon à ouvrir le champ de la réflexion éthique et politique.

 

La pensée du care a récemment cherché à intégrer cette dimension globale du risque et un certain nombre de recherches, individuelles et collectives, ont repris à leur compte l’ambition de proposer un questionnement sur le nouveau sens pris par le care lorsqu’il faut affronter une perte radicale de toute protection de la vie humaine. Cette anthropologie de la vulnérabilité extrême n’a plus pour centre de gravité les relations sociales entre caregiver/receiver mais la fragilité que chacun ressent quand il s’efforce, au quotidien, d’incarner sa subjectivité et d’explorer les manières d’être humain. Fragilité radicale qui émerge d’autant plus quand c’est le monde ordinaire et l’ensemble du monde social et naturel qui est menacé pour les personnes concernées par un désastre, engagées dans un conflit, ou tombant dans les angles morts des institutions politiques. Face à la catastrophe, à la contingence et à l’inattendu, dans l’urgence et devant l’incertitude, comment dessiner les limites du care, du « périmètre » de ce dont il doit y avoir « care » ?

 

Si le care est le souci quotidien du proche, on peut se demander comment l’appliquer à des situations lointaines et exceptionnelles. Mais le care est aussi maintien en toutes circonstances du fil de la vie ordinaire, au prix de mobilisations extraordinaires. Le care doit alors être conçu comme soutien à la vie, comme créativité ambivalente face à cette fragilité du monde et à la précarité des formes vitales, mais parallèlement comme attention à ce qui dans la forme de vie humaine résiste au désastre.

 

Le concept de résilience, souvent repris face aux catastrophes et aux guerres, ne suffit pas à rendre compte de la capacité de survie des individus dans des circonstances difficiles. Car il suppose fondamentalement la continuité, là où les catastrophes obligent à penser les conditions de la recréation de formes de vie, au-delà d’une rupture qu’on ne saurait euphémiser. Il ne remplace pas une véritable réflexion sur les capacités humaines : sur les conditions, individuelles et collectives, sociales et psychologiques, qui rendent un être humain capable d’accomplir certains gestes, d’être tel ou tel. Il s’agit de comprendre dans quelles circonstances la vulnérabilité est irrémédiable et ne saurait être « compensée » ; et dans quels cas la vulnérabilité est le masque fataliste de capabilités non encore inventées ou reconnues.

 

La revue Raison Publique a déjà consacré trois volumes à ce qu’on pourrait appeler un nouveau paradigme de la vulnérabilité de l’ordinaire : « Martha Nussbaum – émotions privées, espace public » (n° 13, octobre 2010) ; « Grammaires de la vulnérabilité » (n°14, avril 2011) ; « Le retour à la vie ordinaire » (avril 2014). Nous poursuivons cette série par un dossier consacré au care, aux capabilités et à la résistance (des corps, des esprits, des communautés) en situation de désastre.

 

Sandra Laugier est philosophe, professeure de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre de l'Institut Universitaire de France.

 

Solange Chavel est philosophe, maître de conférences à l’Université de Poitiers.

 

Le présent dossier poursuit cette réflexion par une série d’articles qui explorent ce qu’apportent ces situations extrêmes à l’éthique et au politique.

 

Sommaire

 

Solange Chavel, Sandra Laugier, Introduction
Sandra Laugier, Anthropologie du désastre, care, formes de vie
Laura Centemeri, L’apport d’une sociologie des attachements pour penser la catastrophe environnementale
Anne Lovell, Le triage social et les limites du care : penser la catastrophe, le care et les capabilités à travers l’exemple de Katrina
Anne Gonon, Quelles vies pour les corps irradiés ? Désorientation et résistance après l’accident nucléaire de Fukushima
Cécile Asunuma-Brice, De la vulnérabilité à la résilience, réflexions sur la protection en cas de désastre extrême - Le cas de la gestion des conséquences de l’explosion d’une centrale nucléaire à Fukushima
Vincent Bourseul, Prendre soin de soi, envers et contre tout : version du care
Solange Chavel, Le paradigme des capabilités face aux situations de désastre

 


Télécharger
COMMENT L'HISTOIRE PEUT-ELLE SERVIR L'ECOLOGIE ? 18 ième "Rendez-vous de l’Histoire" de Blois (8-11 octobre 2015)
Alors que va s'ouvrir la COP21 et à la faveur de la parution du 1er Dictionnaire de la pensée écologique (PUF), les Rendez-vous de l'histoire de Blois ont ménage une Carte blanche très intéressante (samedi 10 octobre) aux rapports entre histoire et écologie, sur la question de savoir comment l’Histoire peut nous enseigner sur notre conduite vis-à-vis de la planète.
Avec Dominique Bourg philosophe et co-directeur du Dictionnaire de la pensée écologique (PUF), professeur à la Faculté des Géosciences et de l'Environnement de l'Université de Lausanne, membre du conseil scientifique de la revue VertigO et vice-président de la Fondation Nicolas Hulot. Il est notamment l'auteur avec Augustin Fragnière de La pensée écologique (Puf, 2014). Et Fabien Locher Chargé de recherche au CNRS, historien, spécialiste de l'histoire environnementale, et de l'histoire des sciences et des techniques.
Carte blanche aux Presses universitaires
Document Adobe Acrobat 419.8 KB

 

Carte blanche aux Presses universitaires de France.

 

Gravure du XVI e siècle. « À partir de la fin du XVIII e siècle, les Indiens d’Amérique du Nord, qui n’auraient pas su “améliorer” leur climat en déboisant, sont pensés, pour cette raison, comme inférieurs. Ce type de discours perdurera au XIX e siècle », explique l’historien Fabien Locher.

Photo : Top Foto/Roger -Viollet.

 

 

 

 


Daniel Cohen : conférence d'ouverture de l'Économie aux 18° Rendez-vous de l'histoire de Blois (7 octobre 2015)

Économiste, Daniel Cohen est directeur du département d’économie de l’École normale supérieure et membre fondateur de l’École d’Économie de Paris.

 

Il a publié de nombreux livres dont Richesse du monde, pauvreté des nations (Flammarion, 1997), La Prospérité du vice (Albin Michel, 2009) et Homo Economicus... prophète (égaré) des temps nouveaux (Albin Michel, 2012).
Dans son nouvel ouvrage, Le monde est clos et son désir infini (Albin Michel, 2015), Daniel Cohen interroge la foi obsessionnelle du monde moderne en la croissance, pourtant devenue très volatile.

http://www.rdv-histoire.com/#.VjNBoB2jJRk.email


Télécharger
Les « fondamentaux de l’écologie politique »
Par Jacques Archimbaud
06-01-2015

L’écologie politique apparaît parfois pour le néophyte ou pour qui tente de l'énoncer d'une manière un peu plus accessible au grand public, comme une sorte de patchwork ou de labyrinthe, comme un enchevêtrement de concepts et de notations plus ou moins bien ajustés les uns aux autres.
A la différence d’un dictionnaire des idéologies ou d’un corps de principes religieux, il n’y a pas à cette heure de grand livre compilant l'intégrale des « fondamentaux de l’Écologie politique ».
Les fondamentaux de l'écologie politique
Document Adobe Acrobat 633.7 KB

 

Jacques Archimbaud, membre du conseil scientifique du PRé


MORALE OU MORALISME ?

 

Depuis le livre de Luc Ferry sur la philosophie écologique, la cause semble entendue, du moins en France : doter les êtres du monde d’une quelconque dimension éthique ne peut mener qu’à des absurdités conceptuelles et à des monstruosités morales . Les questions de moralité ne concernent que les humains et leurs scrupules. On peut certes s’intéresser à la nature, aux écosystèmes, au changement climatique, aux ouragans, aux animaux, mais il conviendra de le faire d’une façon « strictement scientifique et factuelle », jamais d’une façon morale. Pourtant, le développement, depuis une trentaine d’années, de nouvelles manières d’aborder les sciences en train de se faire, ce qu’on appelle les « science studies », ont sérieusement modifié cette répartition des tâches entre faits et valeurs .

Télécharger
MORALE OU MORALISME ? Par Bruno Latour avec Emilie Hache
2007

In Raisons Politiques, n° 34 mai 2009, pp. 143-166 (Bruno Latour avec Emilie Hache)
Morale ou moralisme.pdf
Document Adobe Acrobat 479.0 KB

Télécharger
INDIVIDUALITE ET CONTRADICTIONS DU NEO-CAPITALISME, par Philippe Corcuff
Par Philippe Corcuff
22 octobre 2006

Une première version de ce texte a été présentée dans le cadre du colloque international « Nouvelles socialités à l'ère des fragmentations » qui s’est tenu à Istanbul (Turquie) du 12 au 14 mai 2005. Ce colloque était organisé par l’Université Galatasaray et l’AISLF

Cet article s’inscrit à l’intérieur de ce que l’auteur propose d’appeler un relationnalisme méthodologique, distinct de l’individualisme méthodologique comme du holisme. Il s’agit de constituer les relations sociales en réalités premières, en caractérisant alors les individus et les institutions collectives comme des réalités secondes, des cristallisations spécifiques de relations sociales. Ces relations sociales ont pu être appréhendées dans l’histoire de la sociologie de manière diverse. Dans ce texte, tant « l’individualité » que « le capitalisme » sont considérés comme des cristallisations historiques de relations sociales.
Philippe_Corcuff2.jpg
Image JPG 15.8 KB

Philippe Corcuff, ami (libre) du PRé


CRISE DES VALEURS ? NON, CRISE DES FAITS

 

Par Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences

Ecole des mines contribution aux Actes de la journée  “Ethique et environnement” 13-12-96 Ministère de l’environnement

 

(P-73) « " Crise des valeurs? Non, crise des faits!" » in Actes du colloque Ethique et Environnement, La Documentation Française, Paris, 1997, pp.95-104

 

Le colloque sur l’Ethique et l’environnement se déroule dans le grand amphithéatre de la Sorbonne devant une vaste fresque de Puvis de Chavanne, intitulée “le bois sacré”. Des nymphes, des géomètres, des architectes, des enfants, des vieillards, cohabitent avec des déesses au centre desquelles, assise, règne la Sorbonne. Le public, qui ne voit que l’immense fresque dans le dos des orateurs, la prend pour un avertissement qu’il faut déchiffrer, comme ces banderoles un peu folles qu’on collait dans ce même amphithéatre il y a plus d’un quart de siècle, en des temps plus agités. Ceux qui se sont frottés à l’écologie ne peuvent s’empêcher de faire un peu de travaux pratiques à propos de ce bois sacré -de cet “holy wood”- où cohabitent nus une cinquantaine de créatures roses mi-humaines mi-spectrales. 

 

Télécharger
CRISE DES VALEURS ? NON? CRISE DES FAITS
Crise des valeurs Non, crise des faits.
Document Adobe Acrobat 144.0 KB

Télécharger
MODERNISER OU ECOLOGISER
Par Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.
Moderniser ou écologiser. A la recherche de la Septième Cité application/pdf icon
1995 In Ecologie politique n°13, pp.5-27, 1995

La question se pose depuis une dizaine d’années de savoir si le mouvement écologique correspond à une nouvelle politique, à une branche de la politique ou à un secteur particulier de l’administration. Je voudrais avancer l’hypothèse que la montée en puissance de l’écologie politique est gênée par la définition qu’elle se donne et de la politique et de l’écologie! De ce fait, la sagesse pratique qu’elle accumule après des années de militantisme, l’écologie ne semble pas capable de l’exprimer par un principe de triage et de sélection qui soit politiquement efficace. Comme le disait Jonas du peuple hébreu, “elle ne sait pas distinguer sa gauche et sa droite”. Faute de ce principe de sélection, elle ne mord pas sur l’électorat, elle ne parvient
Moderniser ou écologiser.pdf
Document Adobe Acrobat 3.5 MB

DES ILLUSIONS DE LA DEMOCRATIE AUX REALITES DE SES APPARITIONS 

Par Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.

Le problème peut s’énoncer ainsi : quels tests objectifs simples et rudimentaires permettent d’identifier dans un débat le protagoniste qui mérite le plus le soutien du public ? Walter Lippmann
Par sa nature même, l’État est quelque chose qui doit être scruté, examiné, cherché. Presque aussitôt que sa forme est établie, il a besoin d’être refait. John Dewey
Crise de la représentation ? Quelle crise de la représentation ! ? Si vous désespérez de la politique, c’est que vous lui avez demandé plus qu’elle ne peut donner. Vous l’avez imprudemment chargée de tâches morales, religieuses, juridiques, artistiques, qu’elle est impuissante à remplir. Demandez l’impossible, vous récolterez l’atroce ou le grotesque. Si vous voulez qu’on reprenne confiance dans la démocratie, alors il faut d’abord la décharger des illusions qui ont transformé le rêve d’une vie publique harmonieuse en un cauchemar.

Télécharger
Préface Le Fantôme de l'esprit public.pd
Document Adobe Acrobat 301.2 KB