Superbe cérémonie d'ouverture des JO qui, jusque dans les commentaires d'après match – joyeux, fiers, rageurs ou râleurs mais très majoritairement positifs, y compris dans la presse étrangère –, a révélé une France en relief, aux inspirations, histoires et sources multiples, tricolore et multicolore, conservatrice et révolutionnaire, imperturbable, inventive et provocante, fidèle à la lumière, génialement contradictoire, de l'accordéon à l'électro, d'Aya Nakamura flanquée de la Garde
Charles Coste, champion olympique en 1948 a été l'avant-dernier relayeur
de la flamme olympique la transmettant à Teddy Riner et Marie-José Perec
républicaine à Céline Dion interprétant Édith Piaf ou Lady Gaga réveillant le souvenir de Zizi Jeanmaire, de Zinedine Zidane à Charles Coste, médaillé or aux JO de 1948, la France toujours prête à allumer les alléluias presque à l'unisson.
Hors quelques minutes d'agacement à la vue d'un plateau drag-queens très très long et un peu lourdingue, je résume en deux mots la soirée : flamboyante et impertinente. Mais c'est le temps qui jugera le mieux, dans cinq, dix, cent ans, quand sera retombée la fièvre des commentaires politisés.
Star de cette cérémonie des JO 2024, accueillant plus de 300 millions de visiteurs depuis son élévation, la Tour Eiffel subissait il y a 137 ans de violentes critiques, comme dans cette tribune publiée en 1887 : «Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté jusqu'ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l'art et de l'histoire française menacés, contre l'érection, en plein cœur de notre capitale, de l'inutile et monstrueuse tour Eiffel que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d'esprit de justice a déjà baptisée du nom de Tour de Babel (…) ». Au passage, rappelons le commentaire d'un journaliste du Figaro, lors des premiers spectacles parisiens de Joséphine Baker, en 1925 : «Lamentable exhibitionnisme qui semble nous faire remonter au singe en moins de temps que nous n'avons mis à en descendre ».
Avec le temps...
La Marseillaise interprétée par la mezzo soprano Axelle Saint-Cirel (Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris ), lauréate du Grand Prix du concours Voix des Outre-mer :