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LE FENOUIL EST UN SANS CULOTTE, par Jean-Claude Ribaut

 

 

   Fenouil, est le nom donné par Fabre d’Eglantine au 12ème jour de Fructidor, dernier mois du Calendrier républicain (1793), afin de « ramener le peuple français à l’agriculture ». Pour lui, le nom d’un saint donné à chaque jour de l’année n’était que « duperie ou charlatanisme ».

Le fenouil est républicain !

Cette ombellifère - une des quatre semences chaudes des Anciens – est réputée pour son action carminative et eupeptique (l’une fait péter, l’autre digérer) ; elle facilite l’allaitement maternel, elle est aphrodisiaque.

 

C’est une plante méditerranéenne, vivace, connue aussi en Chine. Sauvage, le fenouil pousse au bord des chemins et, en Provence, sert de refuge aux mourguettes (petits escargots blancs).

 

 

Jean-Claude Ribaut croqué par Desclozeaux

 

A Marseille, il donne un goût anisé aux poissons cuits sur l’arête, comme un pastis vegan ! Les graines servent d’épice et d’aromate dans les cuisines italienne, juive et chinoise (mélange aux cinq parfums).

La variété cultivée est appréciée pour le renflement charnu (faux bulbe) des feuilles imbriquées les unes dans les autres.

C’est le fenouil doux apprécié par Stendhal, servi cru, émincé, en salade.

 

Fenouil vient du latin fenuculum (petit foin). En Italien finocchio (fenouil) est employé péjorativement par un homophobe pour stigmatiser un « omosessuale ». Les bourreaux, dit-on, jetaient du fenouil dans le bûcher des « sodomites » pour atténuer l’odeur de leurs corps carbonisés, lorsqu’ils étaient condamnés par la « Sainte » Inquisition. Les historiens sont assez peu convaincus, d’autant qu’à cette époque, l’exemple venait de très haut.

 

Les papes Benoit IX, Léon X, Sixte IV (qui avait autorisé « la sodomie en été à cause de l’ardeur brûlante que provoque cette saison »!), Jules II, Léon X, Jules III...étaient tous, notoirement homophiles. Quant à Ratzinger - le « Pape rose » selon Sodoma (1) - il est squatter au Vatican...

 

(1) Sodoma. Enquête au cœur du Vatican, de Frédéric Martel (Robert Laffont.2019)

 

Jean-Claude Ribaut, architecte, écrivain, chroniqueur gastronomique en chômage partiel...

Chroniqueur à LaRevue : pour l'intelligence du monde, SINE Mensuel, Dandy magazine, Tentation (trimestriel), Plaisirs (magazine suisse bimestriel), Le Monde de l'épicerie fine, Le Monde des grands Cafés, et au Petit journal des Toques blanches lyonnaises, etc. après avoir officié au journal Le MONDE pendant 205 ans, et avoir fait ses premières armes jounalistiques dans COMBAT.

Dernier ouvrage paru : Voyage d'un gourmet à Paris (Calmann-Lévy, 2014). Prix Jean Carmet 2015.

Jean-Claude Ribaut est membre du conseil scientifique du PRé.

 

N.B : Cet article a également été publié dans  Siné Mensuel  (numéro de novembre 2020 paru mercredi dernier), "Le Journal qui fait mal et ça fait du bien-

Un journal satirique avec des dessins, bien sûr, mais aussi des reportages des enquêtes, des coups de gueule, comme vous n'avez pas lu ailleurs...".


La rubrique Tutti Frutti est faite de chroniques et rendez-vous culturels, éco-gastrosophiques, pour « cueillir le jour » au sens du fameux carpe diem emprunté au poète latin Horace. Parfois même humeuristiques sic ! Au gré des envies et des propositions des uns et des autres. Publiés généralement le week-end.

Animés par Jean-Claude Ribaut et Dominique Painvin. Et depuis l'apparition de la Covid-19 également par Carole Aurouet, Vianney Huguenot et Timothy Adès.

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