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LE SIGNAL, par Delphine Volange


Mille mercis à Delphine VOLANGE, artiste chanteuse et parolière de nous avoir confié son texte, ainsi qu' à l'ami David ARON-BRUNETIERE pour nous avoir fait découvrir cette artiste si singulière.


 

   Je suis Delphine Volange et j’appartiens à la société du beau sexe.

Sans que j’aie enfanté en cette vie, je dois à l’instinct lové sous mon sein d’aimer les petits d’hommes d’une tendresse passionnée.

Aucun d’entre eux n’étant le mien, mon cœur a pris le pli d’un amour souvent furtif mais impérieux et pour ainsi dire universel envers la communauté des minots qui croisent mon chemin ou ceux qu’on place un moment sous mes ailes, avant qu’ils ne regagnent le nid parental emportant leurs fossettes adorées, nos câlineries et les charmes qui me bouleversent.

Quand vient le soir où à regret je n’ai plus ces chéris à border, quand je ne veille plus sur ces objets de mon émerveillement je suis tentée d’en souffrir un instant mais chaque fois qu’ils me quittent les petits d’hommes ouvrent la gangue qui contient mon cœur et font déborder sa substance, ce flot réprimé mais surabondant, le miel de mon amour qu’on dit maternel.

Alors à défaut d’être leur maman cela se répand alentour vers le monde ou plutôt vers beaucoup de monde, comme une lave.

Elle est suave.

Ainsi j’ai tendance à aimer -beaucoup- mon prochain.

 

 

Je n’ai pas donné la vie dans les grandes douleurs ni tenu mon bébé nouveau-né sur mon flanc ni au premier regard aperçu son âme -entre ses cils- dans un éclair sacré.

Mais je sais.

Et voilà des mois que les diables de l’empire bafouent de nos enfants le sang innocent et menacent toujours pire.

Nos enfants qui ne sont pas vraiment les nôtres mais fils et filles de la terre et du ciel étoilé et de lointains soleils : et le geste affreux ne saurait être commis à leur encontre sans bouleverser bientôt le cours des astres ni soulever le magma imminent des cratères.

Et tout s’en va trembler de par le monde où nous sommes nés.

Seulement pour l’heure je vois beaucoup de grandes personnes dîner aux terrasses, endimanchées dans l’été indien, et elles jubent dans l’air mauve et n’entendent pas s’ébrouer les chevaux du malheur ni couver le vent mauvais.

À les voir faire parade de tant d’insouciance quand beaucoup d’autres savent et s’épouvantent, elles nous semblent parfois tels les habitants d’un autre monde, d’une dimension-fantôme d’autant plus lointaine et inquiétante qu’elle nous côtoie souvent sans nous voir ni nous entendre.

Et il est aujourd’hui des parents aimants et sans conscience qui cèdent au sacrifice et qui sont nos amis.

Mais dans l’enfance de nos âmes n’avons-nous pas déjà accueilli l’étrangeté et la dissonance de ce monde avec le cristal sans mesure de notre amour, son diamant écorché sur le mur de la matrice et des maladresses et des trahisons de bien des grandes personnes ?

Je me rappelle petite fille m’être donnée rendez-vous dans l’avenir de moi-même aux fins de confier à celle que je serais devenue le soin de guérir et de rétablir ce qui me semblait confusément désaxé pour n’avoir pas reçu sa juste part d’amour infini, de respect et de clarté.

Livrer bataille pour les petits d’hommes aujourd’hui ce n’est pas seulement sauver l’avenir du monde c’est le créer de neuf en rectifiant le passé de nos cœurs et des siècles et n’est-ce pas là une ultime chance de nous apprendre à nous-mêmes la vérité, celle de notre éminente nature qui nous attend depuis l’aube des temps et se meut dans notre sang en attendant le Signal… ?

Car le danger et la détresse appellent aujourd’hui une force irrésistible.

Or c’est la nôtre.

Enfants de la terre et du ciel étoilé et de lointains soleils unis par le fil d’or radiant qui nous tient tous ensemble, révélés à nous-mêmes dès lors que nous cédons désormais à la royauté de notre nature.

Je sais notre puissance irrévocable.

Je sais de notre cœur les pouvoirs grandioses, la virtuose technologie contre l’efficacité du mal. Aucun poison ne lui résiste.

Il sauve et protège et désagrège tout venin, il mettra à bas tout système pervers et les corruptions enkystées dans le marbre des siècles selon que nous le décidons fermement et rien ne saura contrevenir à sa volonté.

Il révoquera à la longue tous les serpents, rétablira l’harmonie des astres et les lois intangibles du cœur humain à la condition que nous embrassions enfin notre propre grâce.

De toutes parts résonne le Signal.

Bien que la nuit fasse peser sur nous son lourd manteau, l’aube viendra.

 

 

Ce texte,"Le Signal", lu par Delphine Volange : https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.laraisondesroses.com

 

Et pour aller un peu plus loin avec Delphine Volange :

Sa chanson "Hôtel Chopin" (signé Jean-Claude Vannier, arrangeur de Serge Gainsbourg) :

https://youtu.be/GRvQXpN6_xE?t=1

 

DELPHINE VOLANGE ALBUM : https://backl.ink/818599 un texte de Delphine Volange, musique de Jean-Claude Vannier, un film de Magali Magistry ©2012, Magali Magistry/Balandras Editions Titre réalisé par David Aron-Brunetiere mixé par Dominique Blanc-Francard & Benedicte Schmitt/ Arrangements cordes David Aron et Victor Paimblanc/ guitares Eric Delval & Ambroise Willaume/ Batterie Tatiana Mladenovitch /prise de son Fabrice Maria au Chantier (Montreuil) et Studio Orgeville (Paris)

 

Entrez au salon, dans les effluves de l’iris mystique et les claires magies de Delphine Volange.

 


Delphine Volange est chanteuse parolière.

De formation musicale classique, Delphine Volange débute l’art lyrique à la Schola Cantorum, elle pratique la musique baroque, elle chante ensuite des opérettes (d'André Messager à Oscar Straus en passant par Offenbach), avant de se lancer dans la chanson au théâtre Essaïon, à Paris, en 2004.

 

« Au sein des textes de Delphine Volange, se lovent les pièces d’un puzzle à reconstituer pour ceux qui oseraient lever un voile d’une part du mystère. L’écriture raffinée servie par des mélodies et arrangements tout à la fois sobres et sophistiqués laisse percevoir une nature romanesque et sensuelle. Chaque séquence semble comme échappée d’une toile de maître… » LB.

 

« C'est en 2006 qu'apparaît le nom de Delphine Volange sur les affiches de salles parisiennes. La chanteuse encouragée par l'écrivain et parolière Marie Nimier enchaîne les concerts-spectacles dans les petites salles du Théâtre de l'Essaïon, le Zèbre de Belleville puis L'Archipel pour une résidence, le Sentier des Halles et les Trois Baudets, toujours à Paris. Remarquée par l'éditeur Laurent Balandras, « découvreur » d'Olivia Ruiz, Delphine Volange enregistre et diffuse ses deux premiers titres « Sirènes » et « Hôtel Chopin » puis s'engage dans une tournée internationale des pays francophones et francophiles.

Paru à la fin de l'année 2012 et bien accueilli par la critique, le premier album ...Et Le Ciel Était Toujours Sans Nouvelles de Delphine Volange reçoit les participations de Bertrand Belin pour la composition, David Aron-Brunetière pour la production et Jean-Claude Vannier, célèbre producteur de Serge Gainsbourg, pour les arrangements du titre « Hôtel Chopin ». Copyright 2013 Music Story Loïc Picaud.

 

L'une de ses chansons, De Profundis (Ni fleurs ni couronnes), Delphine Volange/ Bertrand Belin  (Balandras éditions - 2012) a été utilisée dans le dernier épisode d'Emily in Paris, série télévisée américano-française créée par Darren Star (2020) :

https://youtu.be/l9QWUlJT3T8

 

Delphine Volange tient également un blog d'écriture : La Raison des Roses.

 

 


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