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PROPOSITION 5, 10 Propositions écologiques et sociales présentées par le PRé

PROPOSITION 5 : PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE VERTUEUSE POUR UN MIEUX ETRE DES CONSOMMATEURS ET DES PRODUCTEURS


 

  Les grands bouleversements climatiques et économiques que nous connaissons imposent de repenser notre modèle de production et de consommation alimentaires, pour gagner en lucidité prospective collective. Nos paysans sont pris en étau entre une pression commerciale de plus en forte des grands distributeurs et une agriculture intensive fortement consommatrice en pesticides. Pour éviter cet appauvrissement des agriculteurs et limiter les ravages d’un modèle agricole qui détruit la biodiversité et contribue grandement aux émissions de GES, il est nécessaire de repenser le modèle actuel de production pour le rendre plus respectueux des hommes et de la planète. Et passer à une agro-écologie pour créer des emplois durables, développer notre résilience alimentaire et préserver la biodiversité.

 

Il convient de le repenser aussi en regard de la question de la résilience alimentaire des territoires et de la sécurité nationale qu’on ne peut plus méconnaître, tel que pointé très justement par le Sénat. Et le GIEC, qui en août 2019, s’est penché sur la question de la sécurité alimentaire dans son rapport spécial consacré aux terres émergées. Ce rapport souligne notamment que le changement climatique a une incidence sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire, à savoir la disponibilité des produits agricoles, l’accès à la nourriture, l’utilisation qui en est faite et la stabilité de l’approvisionnement.

Dans ce cadre, réviser la Politique agricole commune pour constituer un cadre cohérent de la transition écologique dans le domaine agricole n’est plus une option.

 

1 mesure concrète : Il faut œuvrer en faveur d’une certaine souveraineté alimentaire, qui ne nous laisse pas dépendants en cas de crise, comme avec la Covid-19 et son cortège de confinements de par le monde et d’arrêt des échanges commerciaux. La proposition de résolution n° 588 du Sénat est de ce point de vue intéressante, qui entend alerter sur notre vulnérabilité alimentaire et sécuritaire en cas d’événements de force majeure et propose de mettre en place une stratégie de « territorialisation » des productions alimentaires, d’établir une cartographie des flux de production et de développer une culture de la gestion du risque.

Un projet de loi de sauvegarde du foncier agricole pourrait être envisagé, ainsi qu’une révision de la loi de programmation militaire, afin d’intégrer la notion de résilience alimentaire des territoires dans la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

 

En parallèle, comme pour les marchés de fourniture qui pourraient être réservés aux biens éco-conçus ou du réemploi, les pouvoirs publics peuvent largement orienter l’offre en matière de produits agricoles. Ainsi ne faut-il plus hésiter à utiliser le levier de la commande publique pour accélérer la transformation écologique en valorisant les produits issus de circuits courts, locaux, durables et à faible coût environnemental avec une empreinte carbone maîtrisée.


Le monde d’après, c’est maintenant

 

   Un grand nombre de mesures sont proposées sous différents « labels », aussi bien celui de l’écologie politique, l’écologie sociale, l’éco-socialisme, l’écologie populaire, l’écologie républicaine, l’écologie sociale et populaire, l’éco-anarchie, l’écologie identitaire (et sa variante : le localisme), etc. Hélas, leur lecture montre essentiellement un patchwork mal cousu de mesures soit de nature écologique, soit à portée sociale, jamais ou rarement les deux.

 

   Crée en 2010 pour conjuguer République et Ecologie, les valeurs, les principes de la première, les impératifs de la seconde, concilier donc la question et la justice sociales, notre attachement à la démocratie (consubstantielle à notre idée de la République), et les mesures d’urgence en matière de transition énergétique & écologique, de promotion de nouveaux modes de production et de consommation, le groupe de réflexions politiques et sociales Pour une République écologique apporte sa modeste contribution en soumettant 10 propositions.

 

   10 propositions, sociales et écologiques, écologiques et sociales à la fois, qui ont l’ambition d’illustrer la volonté initiale du PRé d’assortir l’écologisation de la société d’une « écologie des solutions ». 10 propositions qui disent dans le même temps quelque chose d’une nouvelle manière de (re) faire société, de « faire commune », promeuvent une politique de la cura, du soin de la Terre mais aussi des Hommes, car tout est lié, qui misent sur la clairvoyance et la bonne volonté de nos concitoyens, qui encouragent la coopération et les mobilisations sociales, politiques, intellectuelles afin de permettre plus rapidement des transformations du système économique et de notre modèle social.

 

   10 propositions écologiques et sociales qui pourraient préfigurer un projet politique (quelque chose comme une « social-écologie »), voire un nouveau courant politique, tenant compte des inégalités sociales liées notamment au dérèglement climatique, aux pollutions, à la crise de la biodiversité, aux catastrophes sanitaires, technologiques et autres cyber-risques, à la transition énergétique & écologique elle-même. Un projet qui dépasserait le seul indicateur du PIB et de la croissance par de nouveaux relatifs au bien-être et à la soutenabilité de nos sociétés.

Un projet qui réhabiliterait l’Etat stratège et favoriserait une République un peu plus girondine.

Un projet qui miserait sur la coopération, mieux susceptible de vitaminer la vie politique, de concilier démocratie représentative, démocratie sociale et participation citoyenne, qui encouragerait le recours à la démarche conventionnelle (cf. le travail remarquable de la Convention Citoyenne pour le Climat) et aiderait ainsi à se garder de l’émergence d’une société de défiance généralisée.

Un projet qui saurait prendre en compte les évolutions que la crise sanitaire que nous traversons n’aura fait qu’accélérer en matière de mobilité, de densité urbaine, de modalités de travail (multiplication des tiers-lieux, télétravail, lissage des horaires) et qui prendrait la mesure d’une évolution des échanges mondiaux vers une plus grande souveraineté industrielle.

 

   Un projet libre de tous droits, qui ne demande qu’à être approprié par les formations politiques existantes ou à venir.

En France où l’on est en manque de projets politiques et /ou en Europe. Car l’Europe est le bon niveau pour déployer un levier efficace et cohérent en faveur d’une coordination, d’une vigilance et d’une protection écologiques.

Ce qui ne doit pas interdire la France d’envisager la Méditerranée et l’Afrique, vers lesquelles elle a souvent eue une inclination ; avec lesquelles elle a tant d’intérêts communs, et d’interdépendances objectives. A quand de vraies coopérations, entre égaux, et pas seulement sur le registre des enjeux climatiques ? Y compris pour y entraîner l’Europe. Car l’Union européenne est cet espace de niveau mondial permettant de constituer un cadre pertinent à partir duquel serait harmonisée et coordonnée l’action des Etats membres en faveur de la transition écologique dans différents domaines : développement économique, énergétique, échanges commerciaux, agriculture …

 

   Et si c'était le moment de subvertir plus globalement les formes contemporaines d'accumulation de la richesse et l'interventionnisme de l'Etat quand il se fait contre-productif, voire se révèle désastreux, pour remettre ce dernier sur les bons registres ? Nous sommes à un moment politique, mais aussi philosophique fort, charnière. Une opportunité nous est donnée de redéfinir le sens que l'on veut donner à notre manière de vivre et de nous protéger ensemble, de nous solidariser.

Et, accessoirement, de ne pas finir comme les dinosaures.

"Faire commune ", il n'y a sans doute pas plus urgent aujourd'hui pour faire face à l'urgence climatique, à la montée de périls en tous genres ou pour contrer les dislocations internes à notre continent.

 

Pour tous renseignements, questions, suggestions d'amélioration des propositions et soutiens :

dominique-leveque@pourunerepubliqueecologique.org

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