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POESIE PAR TEMPS DE VACILLEMENTS, par Laurent Doucet

 

Ciel bleu Ou gris Presque sans avion

Air frais Et silence d'oiseaux

A peine dérangé par quelques bruits de moteurs

L'après sera-t-il comme l'avant Ou le retour forcément pire du pendant Ou autre chose

La mise à distance physique A ralenti la course à l'abyme

Un temps

De manière spectaculaire mais crédible

Grâce à l'infiniment petit

Qui semble nous protéger du pire

Par bénéfice secondaire

Et malgré les milliers de victimes

Mais qui ne sont pas les millions De la peste Et de la grippe dite espagnole

 

Ce virus sait beaucoup de choses sur notre organisme

Corps parlant

Muet et aveugle

Peut-être nous lance-t-il un appel

Avant les grandes catastrophes de notre culte de Baal

Historiquement cyclique

Et exponentiel

 

Saurons-nous l'entendre

Ou serons-nous dressés par le chien robot de Singapour

La dictature écolo-numérique qui vient

 

Il y a 100 ans Sigmund Freud écrivait Au-delà du principe de plaisir

Il y a 100 ans était publié le premier texte surréaliste en écriture automatique

Les Champs Magnétiques :

« Prisonniers des gouttes d'eau, nous ne sommes plus que des animaux perpétuels.

Nous courons dans les villes sans bruits (...) »

 

 

Laurent Doucet, Printemps – été 2020


 

Poète, professeur de Lettres, Histoire et Géographie, Laurent Doucet préside l'association La rose impossible (créée en 2014) qui gère la Maison André Breton (MAB) à Saint-Cirq-Lapopie, le village où le fondateur du Surréalisme passa ses étés de 1951 à 1966. Un village en Quercy, dans le Lot, que le poète écrivain avait décrit, dans le livre d'or de la commune, comme une « rose impossible dans la nuit ».

Fondateur du festival Poésie Jour & Nuit  en Limousin; co-directeur, avec Marie Virolle, de la revue A Littérature-Action, Laurent Doucet est l’auteur, avec le photographe Philippe Fontalba, de A Coney Island in my eyes, en édition bilingue - traduction anglaise : Kevin Harrigan, sous la supervision de Dan Wood - (éditions Black-out, Février 2020), un ouvrage sur l’envers de la célèbre plage de New York, un des lieux mythiques de la pop-culture américaine, « entre freak show et surréalisme ».

Dédié à Lawrence Ferlinghetti (qui a eu 100 ans en 2019), poète américain, et à son œuvre la plus connue, A Coney Island of the Mind (publiée en 1958), cet ouvrage se présente comme un carnet de voyage et nous embarque dans une enquête à la fois sociale, politique et poétique, en nous montrant les dessous de cette partie méconnue de Brooklyn, à quelques stations de métro de la capitale mondiale de la finance, de Manhattan et de Wall Street, également l’énergie remarquable des déshérités et des laissés-pour compte de l’Amérique de Trump pour résister à la dureté du quotidien.

 

Principales publications :

L’Afrique en héritage, co-auteur, récits réunis par Martine Mathieu-Job et Leïla Sebbar (Ed Bleu autour, 2020)

Neige et Magma – Carnet d'un voyage en Sicile - poésie bilingue français - italien et photographies d'Olivier Orus - (Ed Marsa, 2018)

Conjonction d'Insubordination - entretiens avec les poètes Christian Viguié et Laurent Albarracin (Ed La Passe du Vent, 2017)

Au Sud de l'Occident - South of the West - poésie bilingue français – anglais - (Ed La Passe du Vent, 2015, troisième réédition 2018). Plusieurs de ses textes sont sortis en revue et ont été traduits en turc, grec, roumain, espagnol, arabe et japonais. Sa poésie se nourrit de son envie du monde et de l'incessant tour qu’il y fait, de l'Afrique à Moscou, et de la Chine à New-York, traversant l'Europe et la Méditerranée…

 

laroseimpossible@laposte.net

https://www.facebook.com/maison.Breton/

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