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COMME UN LUNDI, par Stéphanie Mesnier-Angeli


La REVUE DE PRESSE de Stéphanie Mesnier-Angeli


     « Personne, à ce stade, ne voit réellement comment le budget pourrait être adopté », constatent Les Échos. Les députés se sont lâchés » et ont déjà voté 45Mds€ de prélèvements supplémentaires, en plus des 14Mds€ prévus par le gouvernement. Le Figaro s'inquiète : « Ce budget euthanasie la croissance en éradiquant l'appareil de production. Il encourage l'exode des entrepreneurs et des chercheurs, des sièges sociaux, des technologies et des capitaux ».

 

   Vendredi, les socialistes et le RN ont adopté d'un « impôt sur la fortune improductive », voté sans étude d'impact, sans même savoir exactement ce qu'il rapporterait. Sont visés « les biens meubles corporels comme les objets précieux, les œuvres d'art, les voitures, les bijoux, pièces d'or, les yachts, les avions, les actifs numériques, les meubles, les liquidités accumulées sur les comptes épargne ou les comptes courants, les fonds en euros de l'assurance-vie (qui financent notamment la dette française et les salaires des fonctionnaires !), etc.

François Mitterrand, lui, avait pris soin de tenir les œuvres d'art hors de l'IGF. Ce n'était pas sans raison. Commissaires-priseurs et galeristes s'émeuvent : « Taxer les tableaux et les œuvres d'art aura pour effet un départ de ces biens aux USA, en Asie, dans les pétromonarchies » (LCI).

Le Monde a décortiqué ce nouvel impôt. Verdict : « Les petites fortunes seront plus frappées que les grandes fortunes ». Rendement : « difficile à établir ».

 

   Au-delà de la posture à quelques semaines des élections municipales, est-ce que ces mesures fonctionnent ?

La taxe sur les yachts, instaurée en 2018, qui devait rapporter 10M€/an, n’en a finalement rapporté que 288.000 € en 2019 et 60.000 € en 2024. Soit 80 à 160 fois moins qu'escompté à l'époque. Pourquoi ce naufrage ? « Les députés ont oublié qu'un yacht se déplace », ironisent Les Échos. Les heureux propriétaires ont changé de crèmerie, préférant les marinas italiennes, espagnoles ou monégasques, échappant ainsi à l’impôt. Le nombre de « grands navires de plaisance » est tombé à 5 en 2025, contre plusieurs dizaines auparavant. Le manque à gagner est important : les pleins de carburant ne sont plus réalisés dans les ports français, la France y perd en droits d’amarrage et location de places de port. L'emploi local dans la maintenance, ou les dépenses indirectes dans l'économie locale. BFM ajoute : « La principale victime de ce bide fiscal est la Société nationale de sauvetage en mer qui devait percevoir une belle partie des recettes ».

Autre exemple : « Les compagnies françaises d'aviation d'affaires sont en voie de disparition à cause des surtaxes ». Huit mois seulement après la très forte hausse de la taxe sur les billets d'avion (30 fois à 50 fois plus élevées pour les passagers de l'aviation d'affaires que pour ceux des compagnies régulières), « le pavillon français ne représente plus que 10 % du trafic en France. Les compagnies étrangères, bien plus compétitives, ont dévoré 90% du marché français » (Les Échos, Business Travel).

 

La fièvre fiscale s'est emparée de l'Assemblée. « Taxer, il faut taxer ! » s'est écriée la socialiste Sophie Taillé-Polian. Et de proposer : « Il y a un autre endroit où trouver de l'argent : l'épargne des Français ! » (LCP).

 

   « Le pays étouffe sous les impôts et les taxes », s'indignent les responsables du RN à longueur d'antennes. Or, en seulement 24 heures, les députés RN ont voté 34Mds€ de hausses d'impôts, avec les socialistes et les Insoumis. « On assume totalement », a tranquillement déclaré Jean-Philippe Tanguy (RN).

Assurant la promotion de son livre, Jordan Bardella, fait la tournée des médias. Son sourire ultra-bright fera-t-il oublier sa désastreuse incompétence ? Sur LCI, il a qualifié les « portefeuilles d'actions et portefeuilles financiers" de « patrimoine non productif ». Aïe... Les actions ne sont pas de l'argent qui dort, elles financent les usines, les emplois, les machines, la recherche, les exportations, etc.

Mais peu importe l'inculture économique. Selon un sondage Elabe dans La Tribune du Dimanche, Bardella écrase tout et caracole en tête, jusqu'à 37,5% des intentions de vote (Marine Le Pen en recueille 34%). Loin devant les autres candidats.

 

   Aux États-Unis, « les Démocrates espèrent infliger une première défaite électorale à Trump » (Les Échos). Pour cela, Barak Obama est sorti de sa torpeur et a apporté son soutien à Zohran Mamdani, le « candidat socialiste et musulman à la mairie de New York », que Libé décrit avec enthousiasme comme un « antidote anti-Trump ». Demain, les électeurs du New Jersey et de Virginie choisiront leur prochain gouverneur, et les Démocrates s'annoncent favoris. « Le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux décidé par Donald Trump » devrait peser, mais le taux de participation demeure une inconnue (l'Opinion).

Certes, les sondages indiquent que Trump est « relativement impopulaire », mais ils montrent aussi que les Démocrates n'en profitent pas. Ils sont aussi, voire plus impopulaires que Trump. En cause : le non-renouvellement du personnel et de la doctrine idéologique après la défaite de Kamala Harris, en novembre 2024 (New York Times).

 

   En Bref : Épouvantable attaque au couteau dans le train reliant Doncaster à King's Cross, en Angleterre. Dix blessés, dont un membre du personnel ferroviaire, dans un état critique, qui a eu un comportement héroïque et a sauvé des vies (The Times) - Macron est attendu demain à La Rochelle pour les Assises de l’économie de la mer, puis à Rochefort. Il en profitera pour « prendre le pouls du pays », confie l'un de ses conseillers à Politico - Trump envisage des frappes contre le Vénézuéla, et Maduro a appelé Poutine à l'aide en vertu de leur partenariat stratégique (NYT) - Trump encore. Il menace le Nigéria d'une intervention, « si les meurtres de chrétiens par les islamistes continuent » - Le Commandement militaire des États-Unis a publié une vidéo prise par un drone montrant des terroristes du Hamas pillant un camion d’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza. Vidéo partagée sur X par le secrétaire d’État Marco Rubio (Times of Israël) - Après Munich et Berlin, l'aéroport de Brême a dû fermer en raison d'un survol de drones russes - Une boucherie mulhousienne propose de remplacer les bijoux volés au Louvre par des joyaux plus comestibles. Exemples : « Le collier orné de gendarme et de Viennoise, alliance parfaite entre finesse et caractère. Le pâté en croûte médaillon, serti de foie gras et de mousse de canard, chef-d’œuvre de précision. Ou le Fleischnaschcka, notre diamant alsacien, symbole d’authenticité et de tradition…». Sûr que Sandrine Rousseau va adorer !

Le rock anglais, une autre valeur sûre.


Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste (Canard Enchaîné), écrivain et romancière. 

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

Stéphanie Mesnier-Angeli est une contributrice du PRé  et livre gracieusement cette Revue de presse depuis septembre 2024.

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