La REVUE DE PRESSE de Stéphanie Mesnier-Angeli

Téhéran annonce l'arrestation de Lennart Monterlos, jeune cycliste franco-allemand dont on était sans nouvelles depuis le 16 juin. Avec Cécile Kohler et Jacques Paris, il y a désormais trois otages français en Iran.
En 2021, Natacha Rey et Delphine Jegousse (alias Amandine Roy)ont propagé sur Internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre, évoquant des interventions chirurgicales et prétendant qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants. Leur obsession : Brigitte Macron, née Trogneux, n’aurait jamais existé. Son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe. Natacha Rey se prétend « journaliste indépendante » et Amandine Roy se dit voyante. Elles évoquent, à propos de la Première dame, une « tromperie », une « escroquerie » et un « mensonge d’État ». Leur intox transphobe est devenue virale jusqu’aux États-Unis, prenant une ampleur inédite, notamment à cause d’un livre, Becoming Brigitte, écrit par un journaliste d’extrême droite, Xavier Poussard, et des vidéos de l’influenceuse américaine trumpiste Candace Owen.
En septembre dernier, Roy et Rey ont été reconnues coupables de diffamation. Mais hier, la Cour d'appel les a purement relaxées, sur la base de la « bonne foi ». Les juges ont envoyé un bien curieux signal et la complosphère exulte. Brigitte Macron, qui a lancé une autre procédure pour « cyberharcèlement » contre une dizaine de personnes, compte se pourvoir en cassation (Nouvel Obs).
20 Minutes rappelle que d'autres personnalités politiques dans le monde « ont déjà fait les frais d’infox à caractère transphobe, comme l’ex-Première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l’ex-vice-présidente américaine Kamala Harris ou l’ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ».
La visite de Macron au Royaume-Uni s'est conclue par la signature d'un « accord sans précédent sur l'immigration », que le PM Keir Starmer a qualifié de « programme de retour révolutionnaire ». Celui-ci repose sur le principe de "un pour un" (one in, one out). Concrètement, la France s’engage à reprendre sur son sol un migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni, et de son côté, le Royaume-Uni accueillera un demandeur d’asile se trouvant en territoire français dont la requête lui semble légitime. Londres tient à ce que les migrants débarqués sur les côtes britanniques (21.000 depuis janvier) soient renvoyés en France « dans les plus brefs délais ». La mise en place d'un tel accord s'annonce « très compliquée », souligne The Guardian.
Selon un rapport des services de renseignement tchèques (BIS), la Russie « utilise des migrants pour déstabiliser l'Europe » et semer le chaos. La plupart sont « recrutés » via Telegram pour commettre des crimes, déclencher des incendies, recueillir des informations... « Il s’agit d’affaiblir la cohésion des sociétés occidentales, de propager la peur et l’insécurité, de saper la confiance du public dans la capacité de l’État à protéger ses citoyens et d’accroître la pression pour réduire le soutien à l’Ukraine dans sa défense contre l’agression russe », indique le rapport (Radio Prague international)
Juin fut un mois particulièrement meurtrier pour les Ukrainiens, et, selon un rapport de l'Onu, « la Russie a tué un nombre record de civils en juin ». Le rythme des bombardements s'est accentué au cours des dernières semaines, avec une campagne de terreur. Plus de 5.000 missiles et drones Shahed (iraniens) lancés vers l'Ukraine durant le seul mois de juin. Poutine n'opère aucune distinction entre cibles civiles et militaires (l'Opinion).
Trump exige de la Cour pénale internationale qu'elle renonce aux procédures engagées contre Israël et la menace de sanctions. De même, la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les territoires palestiniens occupés sera frappée de sanctions. Les États-Unis ne sont pas membres de la CPI, et 4 juges sont déjà sanctionnés par les États-Unis pour avoir approuvé des enquêtes sur les actions de la CIA en Afghanistan et sur les "prisons secrètes » en Europe (Le Monde).
En Bref : L'Église envisage de constituer un « fonds de réparation » pour les victimes de l'abbé Pierre, toujours plus nombreuses - Des élus de gauche et la CGT s'opposent à la venue du chanteur Amir dans la ville de Gardanne au motif qu'il a fait son service militaire dans l'armée israélienne (La Provence). Un nouvel exemple de l'importation du conflit à Gaza - Trump menace le Brésil d'augmenter les droits de douane à 50% si la justice n’arrête pas ses poursuites contre son ami Bolsonaro, accusé d'avoir fomenté un putsch - L'Assemblée a définitivement adopté la réforme du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille (loi PLM), en dépit de l'opposition farouche des socialistes et d'Anne Hidalgo. Le principe "un électeur = une voix" s'appliquera désormais dans ces trois villes comme partout ailleurs - L'aéroport international de Dubaï est le plus fréquenté au monde, loin devant Heathrow, Incheon, Singapour et Amsterdam (Gulf News) - Face à l'antisémitisme qui flambe dans les universités australiennes, le PM Anthony Albanese pourrait les priver de leur financement public si elles ne se décident pas à « lutter contre ce fléau » - Selon le Medef, le coût économique de tous les arrêts de travail représente 4% du PIB - Les stocks de beurre sont au plus bas, et les boulangers sont inquiets (RMC) - Mais on est sauvés, « un éleveur produit du lait de chamelle dans le Nord » et en fait du fromage (Le Parisien) - Le tout premier sac Birkin d'Hermès s'est vendu 8,6M€ aux enchères - Attention, Bison futé voit rouge pour le week-end du 14 juillet.
L'été à l'ombre, de Damiano David

Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.
Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).
Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).
Stéphanie Mesnier-Angeli est une contributrice du PRé et livre cette Revue de presse depuis septembre 2024.
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