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UN MONDE DE PLUS EN PLUS ETOUFFANT, Par Stéphanie-Mesnier-Angeli


La REVUE DE PRESSE de Stéphanie Mesnier-Angeli


 

     « De plus en plus étouffant » (Le Parisien), « Le changement climatique hors de contrôle » (Les Échos), « Alerte canicule » (Ouest France)...

Publiée hier, une vaste étude internationale, signée par 60 sci entifiques, indique que les indicateurs du réchauffement climatique virent au rouge. « Le seuil d'une augmentation des températures limitées à +1,5°C n'est plus atteignable » et le réchauffement d'origine humaine augmente à un rythme sans précédent. Illustration concrète : nous ne sommes qu'en juin, et déjà, une alerte canicule est lancée dans 16 départements. Des pics supérieurs à 38°C sont attendus en Bretagne. 

« Les vagues de chaleur s'accélèrent : 17 épisodes entre 1947 et 2000, contre 33 depuis. Soit deux fois plus en deux fois moins de temps » (Les Échos).

« Il est urgent d'agir », répète le chœur des scientifiques. Mais comment se faire entendre ?

La démonstration scientifique ne marche pas, la peur ne marche pas, la culpabilité ne marche pas, la solidarité avec les générations futures non plus, pas plus que le coût économique. Fragilisée par le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, la lutte pour le climat se heurte à l'indifférence. Se souviendra-t-on de cette époque comme celle du « grand renoncement » ?

Le Guardian dénonce la « désinformation climatique rampante qui transforme la crise en catastrophe » : des intox, provenant « d'entreprises de combustibles fossiles, de politiciens et de certains États », amplifiées par les réseaux sociaux.

Un problème si inquiétant que l'ONU réclame la  « criminalisation de la désinformation ». Car, « pour agir, il faut avoir les bonnes informations ».

https://www.theguardian.com/.../climate-misinformation...

 

   Le Point, lui, revient sur d'autres intox, celles à propos du cadmium dans les engrais phosphatés, dénonçant, derrière  « une campagne de désinformation d'ampleur inégalée », des implications géopolitiques et notamment de puissants intérêts russes.

https://www.lepoint.fr/.../emballement-mediatique...

 

   « To bomb or not to bomb » (édito du Figaro). Trump s'est donné « deux semaines »pour décider si son soutien à Israël dans la guerre contre l'Iran allait prendre un tour concret... Pourtant, le patron de la CIA, John Ratcliffe, lui a certifié que l'Iran était « dangereusement proche de posséder l'arme nucléaire », le qualifiant de « à un mètre près ». Ce qu'il avait déjà déclaré devant le Congrès, lors d'une commission à huis clos (CBS). Et selon Le Figaro, Trump a déjà approuvé les plan du Pentagone en vue de frappes contre les infrastructures nucléaires souterraines au moyen de la fameuse mégabombe antibunkers (qu'il appelle « la grosse »). Mais sa main tremble. Il craint des attaques contre les bases américaines de la région et des attentats terroristes. Il doit aussi compter avec sa base, hostile à toute intervention extérieure. Il ne donnera son accord que si l'armée lui garantit pouvoir neutraliser le site de Fordo. Or « la grosse » n'a jamais été encore utilisée sur le terrain (NY Times).

 

   En échange du soutien de l'Iran à la Russie contre l'Ukraine, et de livraisons d'armes et de drones, Poutine s'est engagé à aider les mollahs, leur transmettant des technologies permettant de « vectoriser » l'arme nucléaire (c.a.d de la transporter), et de réaliser des progrès plus rapides. Et donc, quelques centaines d'experts russes du nucléaire se trouvent en Iran. Certains ont été évacués au moment des frappes, notamment de la centrale nucléaire de Bushehr (The Insider).

 

   Dans Foreign affairs, Afshon Ostovar (universitaire US d'origine iranienne) estime que, quel que soit le choix des ayatollahs (capitulation, compromis, surenchère), la République islamique a déjà perdu et sortira caramélisée de cette guerre. Pour lui, les ultras iraniens sont allés trop loin, et en allant trop loin, ils se sont affaiblis, offrant à Israël l'occasion idéale pour les frapper.

Une sorte d'alignement des planètes. Explications :

Les mollahs ont tissé un réseau de milices (Hamas à Gaza, Hezbollah au Liban, Houthistes au Yémen, groupes armés en Irak, liens serrés avec Bachar en Syrie), tout en développant un programme de missiles balistiques, et bien sûr, leur programme nucléaire. Objectif : anéantir « l'entité sioniste" (impossible de prononcer le nom d'Israël sous peine de voir leur langue réduite en cendres). Après les attaques du Hamas, le 7 octobre, ils ont pensé qu'Israël allait s'épuiser dans un conflit interminable. Ils ont alors encouragé Houthis et Hezbollah à cogner leur ennemi aussi fort que possible et à créer « un front uni dans la région ». Or, rien ne s'est passé comme prévu : « En quelques mois, les Israéliens ont pulvérisé le Hamas et étrillé le Hezbollah », le régime de Bachar s'est écroulé (essentiel pour « ravitailler en armes le Hezbollah et les Palestiniens de Cisjordanie »). Et, au lieu de faire profil bas, les Iraniens ont balancé des missiles sur Israël, en octobre 2024. Seulement au lieu de démontrer leur puissance, ils ont fait la preuve de leur infériorité militaire. Netanyahou, lui, a vu une opportunité historique, à saisir.

https://www.foreignaffairs.com/middle-east/how-iran-lost

 

   En Bref : L'hôpital Lariboisière (Paris) s'est équipé d'un appareil (le Zap-X) capable de détruire les tumeurs cérébrales de manière ultraprécise. C'est le 2e en France et le 20e dans le monde - L'Iran utilise des bombes à sous-munitions contre Israël, ce qui constitue un possible « crime de guerre » - À Londres, Blaise Metreweli est la 1re femme à diriger le MI6. Elle passe de l'ombre à la lumière - Lors d'une rencontre avec le président de la Corée du Sud, le PM britannique a confondu ce dernier avec son interprète, se précipitant pour lui serrer la main. Boulette - Léa Salamé présentera le 20 Heures de France 2. Cela signifie-t-il que Glucksmann renonce à se présenter à l'élection présidentielle de 2027 ? - À cause des fortes températures, certains commerces lyonnais ferment désormais aux heures les plus chaudes. Et à La Rochelle, il faisait déjà les 22°C à 7h du matin - Une pétition a été lancée pour protester contre l'épreuve de physique-chimie au Bac, jugée « trop difficile » par les lycéens - Emmanuel Macron prononcera un discours lors de sa visite au Salon du Bourget. Un de plus - À Clichy, une monitrice d'auto-école a été contrôlée à 132km/h dans une zone à 50. Et pour faire bonne mesure, elle conduisait sous l'emprise de stupéfiants.

Quand il fait chaud, on rêve de pluie. Avec Étienne Daho, bien sûr.


 

Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière. 

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

Stéphanie Mesnier-Angeli est une contributrice du PRé  et livre cette Revue de presse depuis septembre 2024.

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