· 

LUNDI 12 MAI, Par Stéphanie Mesnier-Angeli

 

     L'Opinion salue ce matin  l'habileté européenne de Macron à Kiev.

Il a réussi à s'imposer avec ses homologues européens (l'Allemand Merz, le Britannique Starmer et le Polonais Tusk) à la table des négociations dont ils étaient exclus. “ Il a su profiter du blocage russe pour revenir dans le jeu écrit Jean-Do Merchet, Américains et Européens ont parlé d'une même voix pour exiger un cessez-le-feu. Le Figaro précise : L'idée était d'imposer une trêve à Poutine, ou à défaut, de démontrer à Trump qui est le fauteur de guerre.

Le président US, déjà fâché d'avoir vu Poutine et Xi Jinping se jurer une fidélité d'acier le 9 mai sur la place Rouge, est convenu que le Russe allait trop loin”.  Mais à malin malin et demi, et, habile lui aussi, Poutine a renvoyé la balle dans le camp des Ukrainiens, proposant à Zelensky des discussions directes dès le 15 mai, à Istanbul. Sans condition préalable, cad sans cessez-le-feu.

 

   Une séquence qui a provoqué l'ire de Marine Le Pen, qui se trouvait à Rome, au côté de son allié italien Matteo Salvini (extrême droite identitaire). Je me demande quel est l’intérêt de cette coalition, a-t-elle déclaré, accusant Macron de ne pas vouloir la paix, mais de fomenter la guerre (Corriere della Serra). Macron s’est mis dans la peau du guerrier, a-t-elle encore taclé, avant de louer Donald Trump, homme de paix et mieux placé que Macron pour (la) faire.

Relayant la propagande russe, l'extrême droite s'est ensuite lancée dans une ridicule polémique sur les réseaux sociaux, accusant Macron de cacher un sachet de coke dans sa main lorsqu'il se trouvait à Kiev, alors qu'il s'agissait d'un mouchoir en papier.

Le Parisien l'a démontré, produisant la vidéo au ralenti.

 

   Macron veut profiter de ce succès diplomatique pour revenir en grâce. Il s'est invité demain soir, sur TF1, pour deux heures d'émission (comptez plus). Le thème ? "Les défis de la France". La forme ? une série de mini-débats de 15 mn avec Agnès Verdier-Molinié (ultra-libérale), la journaliste Salomé Saqué ("engagée à gauche"), la patronne de la CGT Sophie Binet, le maire de Béziers, Robert Ménard. Il y aura aussi 7 interpellations en vidéo, notamment du "1er youtubeur de France, Tibo InShape", de Cécile Duflot (Oxfam), de Charles Biétry, ex-journaliste atteint de la maladie de Charcot. Et pour achever ce grand barnum, Macron répondra aux questions de Français, réagira à un sondage de l'Ifop et à des reportages de TF1 (Le Parisien).

Bien sûr, on parlera de référendum, car 83% y sont favorables (Elabe/BFM). Le sujet ? Viennent d'abord les finances publiques (la proposition de Bayrou), puis le système de retraite et l’immigration (proposition Retailleau, dans Le JDD hier). Macron, lui, serait favorable à un seul vote avec trois questions, dont une sur la fin de vie.

Parlons sous : un référendum coûtera au budget entre 100M et 200M€, selon si le scrutin est dématérialisé ou non (RTL) et ne pourra se tenir avant l'été.

 

   L'administration Trump renonce à toute limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et n'évaluera plus le bilan carbone de ses politiques publiques. Parmi les raisons invoquées : 1)la remise en question du consensus scientifique sur le changement climatique (Trump nie le rôle de l'homme dans ce processus). 2)Le vote en sa faveur d'une majorité d'Américains qui ne veulent plus se soucier de l'émission de GES et préserver le confort de leur mode de vie à court terme (the Guardian).

 

   Sur France Inter, des militants écologistes ont appelé à arrêter de manger du comté. En cause, les déjections des vaches montbéliardes qui polluerait les sols et les cours d’eau. Aussitôt, le #TouchePasauComté a fleuri sur les réseaux sociaux, mais derrière cette tocade qui peut prêter à rire se cache une bataille fort rude entre écolos et animalistes (dont L214 qui veut abolir définitivement l'élevage) contre la filière fromagère, accusée de "mettre à mal la biodiversité et de maltraitance envers les animaux (JDD). Le Figaro dénonce un microcosme bien organisé, financé entre autres par la fondation américaine Open Philanthropy, qui subventionne des laboratoires produisant des aliments transformés à base végétale destinés à se substituer à la viande. Open Philantropy a offert plus de 1M€ à L214 pour sa campagne contre l'abattage des poulets et pour promouvoir le développement d’alternatives végétales dans les restaurants universitaires.

 

   El Mundo publie les messages WhatsApp bourrés d'insultes du PM Pedro Sanchez à ses collaborateurs pour neutraliser les critiques internes au PSO - Les talibans (qualifiés d'alliés par Poutine) interdisent le jeu des échecs pour des raisons religieuses (The Insider). Dieu préfère que l'on joue aux dés ? - Le secrétaire d'État aux transports, Sean Duffy, a avoué que les équipements aériens des États-Unis étaient si vieux qu'il fallait aller sur eBay pour trouver des pièces de rechange (Newsweek) - En France, le nombre de prothèses de genou a doublé en 15 ans et le taux de complication est élevé. Une étude a donc été lancée (Le Parisien) - Le Conseil scientifique de l'Éducation considère que les jeunes ne dorment pas assez et propose de faire commencer les cours à 9 heures (TF1). Et se coucher plus tôt, non ? - À la Une de la presse israélienne, l'annonce par le Hamas de la libération de l'otage américano-israélien Edan Alexander, enlevé le 7 octobre 2023. Mais Netanyahou refuse une libération de prisonniers - L’ex-ministre de la défense israélien Moshe Ya’alon accuse le chef de l’état-major de cautionner des crimes de guerre à Gaza, une guerre qui n'a pour objectif que de maintenir Netanyahou au pouvoir(Libé) - Dans une opération de 5 mois et demi en Syrie, des agents du Mossad ont réussi à localiser le corps du sergent-chef Zvi Feldman, porté disparu en 1982. Avec ce message : Israël ramène toujours les siens, vivants ou morts (Haaretz, Jerusalem post, i24) - Au Vatican, le pape Léon a demandé l'arrêt de toutes les guerres, citant l'Ukraine, Gaza, l'Inde et le Pakistan. On en rêve...


 

Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière. 

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

Stéphanie Mesnier-Angeli est une contributrice du PRé  et livre cette Revue de presse depuis septembre 2024.

Écrire commentaire

Commentaires: 0