François-Michel Lambert veut “couper le robinet” du plastique pétrosourcé, L'USINE NOUVELLE


 

L’USINE NOUVELLE

 

François-Michel Lambert veut “couper le robinet” du plastique pétrosourcé

 

Déconnecter le plastique du pétrole. C’est l’un des objectifs poursuivis par la proposition de loi du député François-Michel Lambert examinée aujourd’hui par l’Assemblée nationale.

 

Par Fabian Tubiana

Rédacteur en chef Plastiques & Caoutchoucs

4 février 2022

 

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François-Michel Lambert est le député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône

 

François-Michel Lambert est un homme persévérant. L’Assemblée nationale examine ce vendredi 4 février en séance plénière sa proposition de loi “visant à doter la France des instruments nécessaires pour lutter contre la pollution plastique”. Principal objectif : interdire, selon un calendrier progressif à fixer, tous plastiques issus du pétrole.

 

C’est une mesure que le député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône met régulièrement en avant et qui se place dans la lignée du rapport “Stop aux pollutions plastiques” qu’il avait présenté en mars 2019 dans l’optique notamment de nourrir la loi Agec sur l’économie circulaire alors en préparation.

 

 

Centrer la production sur les usages indispensables

 

 

“Il n’y a pas d’oukase contre le plastique et ses différents usages, il y a juste une volonté de mieux le maîtriser. Ma stratégie repose sur l’idée de couper l’approvisionnement à une matière première abondante (le pétrole) pour obliger le système à se réformer : des usages du plastique disparaîtront (les gadgets à la durée de vie très courte), d’autres usages seront transformés (gobelet plastique réutilisable contre gobelet à usage unique), des sources alternatives apparaîtront, en premier lieu le bioplastique, et évidemment le plastique recyclé. En procédant ainsi, l’objet en plastique en fin de vie devient une ressource recherchée, une matière première rare. Le système économique mettra en place les moyens de collecter jusqu’au moindre bout de plastique, pour le réinjecter dans la boucle de recyclage, essentiellement par la voie chimique”, expliquait-il à Plastiques & Caoutchoucs Magazine en mai 2020.

 

Avec cette stratégie de déconnexion du pétrole, le parlementaire entend transformer “l’approche de la matière” et recentrer “la production de plastiques sur des usages indispensables”. “Le plastique, même à usage unique, sera toujours nécessaire pour certaines activités. La crise sanitaire a démontré son utilité. Tout l’enjeu est de le garder dans la boucle du recyclage”, remarque-t-il dans le rapport sur sa proposition de loi.

 

 

Créer une Agence nationale du plastique

 

 

François-Michel Lambert défend dans ce rapport une deuxième proposition phare de son arsenal : la création d’une Agence nationale du plastique. Il imagine cette instance jouer le rôle d’espace de régulation et de conseil scientifique, sur le modèle de l'Office français de la biodiversité (OFB). “La quasi-unanimité des structures auditionnées (ONG, entreprises, fédérations professionnelles...) ont soutenu la nécessité de cette Agence nationale du plastique”, insiste le député écologiste.

 

Troisième mesure structurante soutenue par l’auteur du fameux amendement anti-piques à steak de la loi Egalim : l’organisation d’états généraux de l’emballage pour un véritable débat public sur la question.

 

L’ensemble des articles de cette proposition de loi ont été rejetés par la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. En conséquence, la discussion en séance publique a lieu sur le texte initialement déposé par le parlementaire.

 


François-Michel Lambert, spécialiste de logistique, est député (Groupe Libertés et Territoires) de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône. François-Michel Lambert fait partie du conseil des membres du PRé.

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