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GESTION DE CRISE : COMMENT TIRER LES LECONS DU CORANOVIRUS ? par Henri Bergeron, Olivier Borraz, Patrick Castel et François Dedieu

Série PRé Le monde d'après, c'est maintenant

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GESTION DE CRISE : COMMENT TIRER LES LECONS DU CORANOVIRUS ?
Par Henri Bergeron, sociologue, directeur de recherches CNRS (membre du conseil scientifique du PRé), et ses collègues sociologues Olivier Borraz (directeur du centre de sociologie des organisations - CNRS Sciences Po), Patrick Castel (CSO Sciences Po CNRS) et François Dedieu (INRAE).
La crise du coronavirus bat son plein. Et si le temps du bilan n’est pas encore venu, les informations dont nous commençons à disposer, l’observation en temps réel de la crise et les connaissances acquises sur la gestion de crises plus anciennes, permettent déjà d’avancer quelques leçons concernant la préparation et la gestion des situations d’urgence. En scientifiques, nous cherchons ici les bénéfices de la commutativité : que peut nous apporter une synthèse des enseignements formés à partir de l’analyse d’autres événements majeurs et en quoi ceux-ci peuvent-ils nourrir la décision et l’action publique aujourd’hui et plus encore demain ?
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Le modèle français de gestion de crise : logique procédurale et vision à court-terme

 

Vers un nouveau modèle axé sur la mise en série de cas et la réflexivité ?

 

N.B : cette analyse a également été publiée sur le site d’AOC media le 22-04-2020

 

Le Centre de sociologie des organisations de Sciences PO propose sur son site internet un dossier consacré aux sciences sociales en temps de crise.


LE MONDE D'APRES, C'EST MAINTENANT

 

 

Une série de contributions sur " le monde d'après, c'est maintenant ", sous forme d’articles, analyses, idées, sous forme de tribunes d’opinion, sous forme d’entretiens, voire de chroniques de post-confinement, mais aussi possiblement sous forme de textes littéraires, poétiques, de gestes artistiques, de vidéos smartphone, capsule vidéos PowerPoint…

 

 

Il est trop tôt pour faire le bilan de la crise du Covid 19, mais pas pour commencer à « tirer des leçons », à analyser les premiers effets de cette crise pandémique et à songer utilement à « l’après ». Le Covid-19 n’est évidemment en rien « salutaire », mais il nous permet cependant de mesurer nos fragilités et celle de nos sociétés dont le caractère non safe et non durable éclate au grand jour. C’est un chaos humain dont la réponse génère un désastre humain.

 

 

Il interroge notre rapport à la mort. Il nous amène à repenser le progrès, le monde, à nous repenser nous-mêmes et dans notre rapport aux autres. Il plaide pour une réhabilitation de l’État dans sa fonction de stratège, délaissée au fil du temps, pour sa restauration en tant que garant de la protection et de la prospérité pour tous, pour sa transmutation en un État à la fois social et écologique.

 

 

La question, aujourd’hui, pas demain, n’est pas d’attendre que ça passe, de revenir à « la normale », elle est ni plus ni moins de se ménager un monde où les humains puissent se retrouver, où leurs désirs et leurs besoins les plus basiques, la nourriture, un toit, aux plus sociaux, aux plus «humains», le besoin de reconnaissance et d’affiliation, leur désir de participer à la vie et aux décisions de la Cité, soient entendus.

 

Elle nous invite en ce XXI ième siècle à « faire commune ».

 

 

La question est de définir un espace où nous pourrions continuer de vivre, sans nous laisser accaparer par la peur, ni nous laisser distraire par la pensée magique ou les déconstructions hasardeuses, ni nous faire enfler par l’extension du domaine de la biopolitique, ni nous abandonner davantage à la tentation du repli tribal. Elle ne concerne pas que la stratégie de sortie progressive de l’actuelle crise sanitaire, elle commande de se préparer à la diversité des menaces : virales, dans toutes leurs formes, y compris cyber-attaques, etc. mais aussi d’anticiper le pire à venir pour amortir les conséquences des chaos dont nous savons la prévisibilité (crise climatique). La question convoque les enseignements de l’expérience vécue, mais aussi notre sens du défi et la puissance de l’imaginaire. Et notre ambition : s’agit-il de penser le « Jour d’après » ou le « monde d’après » ?

 

 

On ne va pas sortir de la crise. Autrement dit, il n’y a aura pas d’après. Mais un rappel permanent de nos vulnérabilités, de notre précarité, de la non-durabilité de nos sociétés, comme de la finitude du monde. On ne va passer d’un coup d’un monde écrasé par le désir d’accumulation à un mondé ré-enchanté qui ferait toute sa place à la confiance mutuelle, à l’émancipation et au sublime de la vie. Mais il n’est pas interdit d’y travailler. En faisant avec les paradoxes de la situation et en se défaisant de l’illusion de perspective.

 

"Il n'y a pas de lendemain qui chantent, il n'y a que des aujourd'hui qui bruissent" (Alain Damasio).

 

 

 

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