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QUE FAIT-T-ON CONCRETEMENT ?, par Dominique Lévèque

Je ne sais pas s’il faut à proprement parler d’une résurgence de l’antisémitisme en France, si l'on considère en tous les cas la question sur une période longue, celle de l'après-guerre à aujourd'hui, ce que je vois surtout, c’est une hausse inouïe de la haine et de la violence tous azimuts, des menaces de mort, de surcroît à visage découvert, juste insupportable.

Une exsurgence d’eaux boueuses issues à la fois de la mouvance islamiste radicale, de certains milieux salafistes, comme semble l’illustrer l’agression haineuse du philosophe Alain Finkielkraut ce week-end, également en d'autres circonstances de l’ultra droite ou de l’ultra gauche, comme des mythos de tous poils. Qui vient s’ajouter à un vieux fond de sauce historique d’antisémitisme chrétien et surtout d’antisémitisme d'extrême droite toujours actif (exacerbé ces dernières années par la nébuleuse complotiste soralienne et dieudonniste dont le fonds de commerce est de propager les préjugés antisémites et dont la visibilité des sites Web est considérable) et d’antisémitisme culturel pas moins problématique (nourri de préjugés et de stéréotypes sur les registres du juif et l’argent, des élites internationales, etc.).

 

 

D’autres scènes d’intolérance vues ce même week-end jusqu’ entre « Gilets jaunes » eux-mêmes, sont assez effrayantes : les menaces de morts et d’éventration, en direction de telle ou telle figure femme sont on ne peut plus symptomatiques et extrêmement préoccupantes.
Ça ne date pas d'hier, souvenons-nous des violences et de l’incendie devant la préfecture du Puy en Velay, puis devant l’arc de Triomphe en fin d’année dernière.

 

Face à ce qui vient de se dérouler ce week-end, qui se rajoute à d'autres actes antisémites, qui fait se rejoindre la judéophobie à l'antisémitisme, il n’y a pas à relativiser ou à laisser entendre que l’antisémitisme serait un racisme ordinaire, pas davantage à se réfugier dans des explications intellectuelles dilatoires ou encore à mettre en avant l’ultra libéralisme, que sais-je d’autre. Il n’y a pas à tergiverser. Il n’y pas à finasser, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il faille s'abandonner à des idées trop simples sur la question. Il n’y a pas d’autres questions à se poser sur le moment ou de « oui, mais »…

 

On ne peut juste pas tolérer cette « permission que l’homme se donne de haïr l’essence humaine de l’homme. » (Vladimir Jankélévitch).

« L’histoire nous l’a enseigné : le silence d’aujourd’hui est le crime de demain ».
La seule question qui vaille, au-delà des manifestations qui pourront s’organiser en réaction à ces abominations : que fait-on concrètement ?

 

 

Dominique Lévèque est secrétaire général du PRé

 

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