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FAKE NEWS : QUAND LE FN REMET AU GOUT DU JOUR LES RELENTS NAUSEABONDS D'UNE POLICE DE LA PENSEE, par Guillaume Vuilletet

 

Une « police de la pensée », même argumentaire utilisé à chaque fois par l'extrême-droite pour nourrir ses prises de positions victimaires, titre de l'ouvrage négationniste d’Éric Delcroix, auteur condamné comme tel.
Que connaît le FN à la culture, lui qui a nourri sur les réseaux sociaux une polémique nauséabonde conduisant à l’annulation du concert du rappeur Black M lors des cérémonies de Verdun ?
Fondamentalement", ce parti "déteste la culture parce qu'il déteste la liberté d'expression", avait alors dénoncé le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Thierry Mandon.
Une liberté d’expression dont le FN se fait pourfendeur, puis défenseur au gré du vent… et des circonstances politiques.
Ce jeudi 7 mai, lors des délibérations sur les propositions de lois ordinaire et organique visant à lutter contre les fausses informations – Fake News – Marine Le Pen a crié à la censure, dénonçant une « saisie » des informations et un texte de loi liberticide, qui conduira à une ère de désinformation avec les grands médias pour complices. Au-delà du doute que le FN fait porter sur l’indépendance des médias français, traduisant une véritable faiblesse d’analyse du pays dans lequel nous vivons, les députés dudit parti semblent ne pas avoir compris l’intérêt de fond de la loi, dans la mesure où elle propose de nouveaux outils pour répondre à de nouvelles menaces de l’information libre et vraie.
Ludovic Pajot, député FN, s’est également exprimé sur la question, évoquant la « censure » de la page Facebook de Génération Identitaire comme l’application d’une « police de la pensée ». Rappelons d’abord que la loi sur les fausses informations n’est aucunement une initiative pour contrôler l’information sur les réseaux sociaux ; elle vise plutôt à répondre aux conséquences néfastes de la désinformation et des « bullshit news ». Il fait également preuve d’une méconnaissance grossière de l’affaire : Facebook a fermé la page du groupe d'extrême droite Génération identitaire le 3 mai, après des signalements d'utilisateurs. La décision est prise en interne en moins de 24 heures en cas de discours de haine.
La décision de la plateforme, seul résultat de l’application de leur politique interne de gestion des flux, a été prise indépendamment du contexte politique français, loin d’une prise d’autorité de la part de l’exécutif ou de la majorité.
Les députés FN, dont le parti détient pourtant une grande expertise en matière de fausses informations (faisant croire ainsi, pendant la campagne présidentielle de 2017, que Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions, avait été désignée pour faire la campagne de François Hollande, puis d'Emmanuel Macron) seraient plus avisés de travailler, plutôt que jouer de manière aussi désastreuse au poker menteur.

Guillaume Vuilletet est député du Val d'Oise. Membre fondateur et Pt d'honneur du PRé.

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