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EN CETTE JOURNEE DU 8 MARS... par Guillaume Vuilletet

... je me réjouis que l'égalité entre les femmes et les hommes ait été proclamée grande cause de ce quinquennat.

 

Cinq mois après l’affaire Weinstein, ce 8 mars acquiert une résonance inédite : la parole des femmes s’est enfin libérée ; elles l’ont prise, et ne comptent plus la rendre. Pour l’ensemble de l’année, les femmes ont été plus nombreuses à franchir les portes des commissariats, faisant augmenter le nombre de plaintes déposées pour violences sexuelles de 10 % à 12 %, selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, publiés le 25 janvier. 2017 est l’année où les femmes ont dit stop, et cette libération de la parole permet une prise de conscience de ce qui est tolérable et de ce qui ne l’est plus.

 

Ce jeudi, le comité interministériel piloté par le Premier ministre va présenter une cinquantaine de mesures pour faire progresser l’égalité femmes-hommes. Certaines mesures ont déjà été avancées, comme l’âge du consentement sexuel, fixé à 15 ans, l’allongement les délais de prescription pour les victimes mineures de violences sexuelles, la sanction du harcèlement de rue, et celle, à partir de 2022, des sociétés de plus de 50 salariés présentant des écarts « injustifiés » de salaires. Un projet de loi sur les violences sexuelles sera présenté, dans un second temps, le 21 mars, en conseil des ministres. D’ores et déjà, sera mis en place un signalement en ligne pour les victimes de violences, de harcèlement ou de discriminations. Mais ces derniers mois, les prises de position ont largement dépassé le sujet des violences faites aux femmes, ouvrant un débat sur leur place dans la société, et faisant émerger des thématiques comme la charge mentale, la durée du congé paternité, la prise en charge médicale des mutilations génitales.

 

En matière de parité et de droit des femmes, l’éducation a un rôle fondamental à jouer. Notre gouvernement défend l’instauration, dans chaque école, d’un « module d’enseignement » consacré à la prévention et à la lutte contre le sexisme, les stéréotypes à l’emploi, le harcèlement et les violences faites aux femmes. Je tenais également à souligner l’important travail de sensibilisation de nos associations sur le terrain, dans nos circonscriptions.

 

Aujourd’hui, dans l’Hémicycle, notre groupe politique a consacré ses questions au gouvernement aux droits des femmes. Notre Président, François de Rugy, a également tenu à rappeler que la France pouvait compter, depuis notre élection, sur l'Assemblée la plus féminisée des pays du G7 avec près de 40% de femmes élues. Une avancée qui ne s'est pas faite en un jour, mais via «des lois de progrès et d'égalité».

 

Cependant, nous savons que le chemin reste long et ce, même en termes de symboles. J’ai ainsi appris par le maire de Cergy, dont l’équipe a décidé de renommer l’ancienne place de l’Hôtel de Ville place Olympe de Gouges en l’honneur de celle qui militait inlassablement pour l’égalité des droits et contre l’esclavage, que moins de 10% des noms de rues et de places en France sont féminins. Aujourd’hui, au fond, ce n’est pas LA journée des femmes, mais une journée visant à mettre en évidence la nécessité de défendre leurs droits.

 

Guillaume Vuilletet est député du Val d'Oise. Membre fondateur et Pt d'honneur du PRé.

 


 

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